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 HISTORIQUE DES A.M.A.P.

  

              Les changements majeurs intervenus dans l’agriculture, la transformation des circuits économiques et le développement de la grande distribution ont fait voler en éclats le lien direct qui existait entre agriculteurs et consommateurs.

Ces changements ont conduits à une ignorance mutuelle chaque fois plus  flagrante entre urbains et ruraux. Ces changements ont abouti également à l’exclusion des citoyens des villes de toute forme de gestion de l’espace rural et du contrôle de leur alimentation, tandis que les populations rurales, agriculteurs et non agriculteurs, se débattent avec des problèmes de survie, d’adaptation aux marchés qui les contraignent à choisir les pires solutions ou à quitter leur métier et leur lieu de vie.

Dans le souci de rompre avec cette logique, des citoyens de diverses origines ont, depuis plus de 30 ans, recherché et expérimenté de nouvelles formes d’organisations visant à reconstruire un lien social entre agriculteur et consommateurs et entre habitants des villes et des campagnes. Derrière leur grande diversité, toutes ces initiatives s’inscrivent dans l’idée d’économie associative.

  

D’un mouvement international vieux de 40 ans

 

              Ces formes d’associations et d’engagements entre consommateurs et agriculteurs, pour la préservation d’une agriculture plus humaine et respectueuses de l’environnement et une alimentation de qualité, ne sont pas isolées.

 

Dans les années 60, des mères de familles japonaises s’inquiètent de voir l’agriculture s’industrialiser avec un recours massif aux produits chimiques. Ces mères fondent alors les premiers « TEIKEI », qui peut se traduire par « mettre le visage du fermier dessus », dont le principe est le suivant : en échange de l’achat à l’avance de la récolte du paysan, ce dernier s’engage à fournir à ces mères des aliments cultivés sans produits chimiques.

A peu prés à la même époque en Suisse, des fermes communautaires nommées « FOOD GUILDS » développent leur propre partenariat avec les consommateurs locaux en leurs fournissant chaque semaine des produits frais.

 

En 1985, un fermier américain rentre de suisse après avoir étudié les food guilds. Il rencontre alors Robyn Van Hen, une agricultrice bio du Massachussets. Avec l’aide d’autres producteurs et consommateurs, ils fondent la première « COMMUNITY SUPPORTED AGRICULTURE » (CSA) à la ferme Indian Line de Robyn. Le concept se répand très rapidement  dans tous les Etats-Unis, puis gagne le Canada. En 2000, on recensait plus de 1000 CSA en Amérique du Nord, 100 en Angleterre et aussi en Australie, Danemark, Nouvelle-Zélande, Allemagne…

 

En 2000, Denise et Daniel Vuitton, couple de maraîchers dans le Var, rendent visitent à leur fille aux Etats-Unis, cette dernière participent à la vie d’un CSA.  Les Vuillon trouvent cette idée intéressante et de retour en France ils présentent ce système lors d’une conférence organisée par ATTAC à Aubagne en Février 2001. La première AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne) est crée en 2001 avec un groupe de consommateurs du point de vente de leur ferme, à Ollioules, à la ferme des Olivades.

Depuis la région Provence Alpes Côte d’Azur compte prés de 79 AMAP pour environ 3000 familles et 105 fermes locales.  En France, le concept a essaimé dans plusieurs régions : Ile de France, Rhône Alpes, Bretagne, Champagne Ardennes et Midi Pyrénées.

Alliance Provence est alors crée pour assumer collectivement le développement des AMAP sur la région et sur la France.

 

En janvier 2003, les 2 premières AMAP  en Midi Pyrénées sont crées, région qui regroupe en 2006 environ 60 d’AMAP (prés de 1500 familles pour une 60aine d’éleveurs).

L’existence de plusieurs AMAP partenaires d’éleveurs (bovins, porcs, agneaux) en Haute Garonne et dans le Tarn fait la spécificité de notre région, le reste des AMAP concernant des maraîchers et des fermes en polyculture et élevage. « Alliance Midi-Pyrénées, Réseau des AMAP » est l’association  qui accompagne tous les projets de créations de groupes de consommateurs, la recherche et l’évaluation des  agriculteurs partenaires.

 

…A l’AMAP de Lembenne

 

Apres 2 réunions d’informations organisées par Attac Bas Quercy à Moissac courant 2005-2006 sur le rôle des AMAP, un groupe de citoyens  désirant soutenir une agriculture paysanne de proximité respectueuse  des ressources naturelles, des hommes et en quête  de produits sains, de qualité et de saison, s’est mis en recherche d’un paysan voulant partager ce projet humain.

La rencontre avec Philippe et Françoise CARBON, producteur en agriculture biologique à Lembenne à 3 km de Moissac depuis 20 ans, se fait début avril au centre culturel de Moissac avec une dizaine de consommateurs intéressés. Soucieux de sauvegarder l’environnement par une pratique agricole non polluante, sans gaspillage, économe en énergie, souhaitant limiter  les transports et donc la pollution et la dépendance au pétrole, Françoise et Philippe deviennent les partenaires de ce groupe de consommateurs motivés. Une visite sur la ferme est organisée fin mai en même temps que les contrats sont signés. Les premiers paniers sont ainsi distribués le 14 juin 2006 sur la place des Récollets à Moissac.